Tous les hommes
1991
Kent
Tous les hommes
Durant ma tournée acoustique de 1990, je découvre un circuit de la Chanson Française alternative. Cela réveille en moi le désir que j'ai depuis longtemps d'aborder le genre à ma façon. Toute mon écriture, texte et musique, est chamboulée.
Je demande à François Bréant, que je sais attiré par l'expérience, de se joindre à Jacques Bastello et moi-même pour la réalisation de l'album à venir. Le parti-pris est acoustique. J'amène dans l'aventure Arnaud Méthivier, jeune prodige de l'accordéon récemment découvert en concert. Pierre Mortarelli est à la contrebasse. Ils deviendront des compagnons de route pour longtemps.
En studio, je pressens que ce disque est un quitte ou double musical. Ringard ou novateur.
C'est une consécration. Une nouvelle Chanson Française voit le jour, je suis parfaitement dans l'air du temps. Me voici devenu incontournable et respectable !
Enzo Enzo chante en duo « Ni plus ni moins » avec moi. Notre collaboration en est à ses débuts, ainsi que notre amitié.
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Crédits
Kent : voix
Jacques Bastello : guitares, choeurs
Manu Lacordaire : batterie, percussions
Michel Marin : saxophones, harmonicas
Arnaud Méthivier : accordéon
Pierre Mortarelli : contrebasse
Marc Perrier : basse
François Bréant : vibraphone dans " Tous les mômes" et "Je suis un kilomètre"
Sipolo : scie musicale dans "Tous les mômes" et "Au fond des bermudes"
Enzo Enzo : en duo dans "Ni plus ni moins"
Arrangements : François Bréant
Réalisation : François Bréant, Jacques Bastello et Kent
Enregistré au studio Gimmick
Ingés son : Olivier de Bosson & Hervé le Guil
Mixé au studio ICP (Bruxelles) par Michel Diericks
(c) Photos : Charles Dolfi-Michels assisté de Marion Pignet
Artwork : Antoine Leroux-Dhuys
(p) & (c) Barclay 1991
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
Tous les mômes veulent devenir des hommes
La cigarette au lieu du bubble-gum
Avoir une auto et mettre la gomme
Être un champion à tous les critériums
Tous les mômes veulent devenir des hommes
Ils nous voient toujours plus beaux que nous sommes
Ils ne se contentent pas du minimum
Vivre et aimer toujours au maximum
Tous les mômes ont une belle idée des hommes
Ils savent nous faire oublier ce que nous sommes
Si on sait redevenir haut comme trois pommes
Chacun de nous pour eux est au summum
Mais l'âge et le temps racolent les petits mômes
Au fil du temps s'adonnent les petits hommes au décorum
Tous les mômes veulent devenir des hommes
Grand comme le plafond du planétarium
Avoir une fusée et mettre la gomme
Tuer les dragons du pandémonium
Tous les mômes ont une belle idée des hommes
Ils n'ont pas besoin de curriculum
Pas besoin non plus de faire un référendum
Chacun de nous pour eux est au summum
Mais l'âge et le temps racolent les petits mômes
Au fil du temps s'adonnent les petits hommes au décorum
Écoute ton cœur de môme qui bat encore
Écoute ce cœur de môme espère encore
Écoute ce cœur de môme jusqu'à ta mort
Jamais jamais n'abandonnera tes rêves de chercheur d'or
Tous les hommes veulent redevenir des mômes
Replonger dans des rêves polychromes
Les genoux couverts de mercurochrome
Médaille en chocolat pour tout diplôme
Tous les hommes ont une belle idée des mômes
Tant pis si sous le lit y'a des fantômes
Si on sait redevenir haut comme trois pommes
Chacun de nous est au summum
Mais l'âge et le temps racolent les petits mômes
Au fil du temps s'adonnent les petits hommes au décorum
Pourtant tu n'aimes pas le décorum
Pourtant ça n'te plait pas le décorum
Pourtant tu n'en veux pas du décorum
Editions Thoobett/Warner Chappell
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Jacques Bastello
Moi qui voulais de l'aventure
Qui m'ennuyais à tout prix
Aujourd'hui j'peux dire que j'suis servi
Par ta lettre de rupture
J't'ai souvent dit des injures
Tu m'en as fait voir aussi
Il faut faire avec comme on dit
N'empêche que là c'est un peu dur
Il faut se dire adieu
Se dire au revoir
Ça dépend des dieux
Au revoir adieu
J'suis pas certain d'être mûr
Pour apprécier l'raccourci
Que tu m'fais prendre entre nous soit dit
J'aurais préféré l'usure
C'est la première fois je le jure
Qu'être positif ça me nuit
Mais si c'est Élisa qui le dit
J'me perds pas en conjectures
Il faut se dire adieu
Se dire au revoir
Ça dépend des dieux
Au revoir adieu
Il y a une chose qui est sûre
J'y reconnais mes amis
Ceux qui s'indignent ceux qui s'enfuient
Ceux qui se signent et murmurent
Mais avec le noyau dur
Ceux qui restent à mon sursis
Je vais te bouffer ô ma vie
J'boufferais même tes épluchures
Il faut se dire adieu
Se dire au revoir
Ça dépend des dieux
Au revoir adieu
Editions Thoobett/Warner Chappell
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
Je suis un kilomètre et je suis un quartier
Autour de mon nombril
Oriental de Belleville
Cuir doré du Sentier
Cadavre exquis au Père-Lachaise
Remords vivant en Gare de Lyon
Saint-Martin champion d'aviron
Saint-Denis marchandeur de baise
Je suis dix kilomètres et je quitte la ville
Sur son périphérique
En bretelles concentriques
Arène automobile
Banlieues grisâtres au sang mêlé
Petits pavillons à lucarnes
Maisons repues en bord de Marne
Aéroport dans la foulée
Je suis cent kilomètres et je suis la province
Verte sous la carlingue
Indifférente au zinc
Souligné d'un trait mince
Paysage encore épargné
Où l'industrie fait ses besoins
Entre des prés et des sapins
Et voit l'avenir en fumée
Je suis mille kilomètres et je suis étranger
À ce que je traverse
Un objet de commerce
En devises ciblées
Je n'entends plus de gens qui causent
J'entends des sons qui s'harmonisent
J'entends des rumeurs imprécises
Je tends à m'éloigner des choses
Editions Thoobett/Warner Chappell
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
Levé matin la salle de bain
Tient dans l'évier tient dans la main
P'tit déjeuner y'a plus de pain
Café debout pour s'mettre en train
Dans les frimas presser le pas
Dans l'autobus se mettre en tas
C'est pas Tokyo ni Calcutta
On fait c'qu'on peut avec c'qu'on a
Bonjour collègue "Ça va la forme ?"
Moi ça va mais faudrait que j'dorme
Sur le bureau des dossiers énormes
À classifier selon les normes
Les heures s'alignent sans éclats
Entre des chiffres et des caouas
C'est pas l'goulag c'est pas Zola
On fait c'qu'on peut avec c'qu'on a
C'est l'heure d'la pause tickets resto
Chez le chinois ou chez Mario
Excusez-moi les gars mais j'suis pas du lot
J'ai un rencard dans un bistrot
J'ai rendez-vous avec une fleur
Qui m'a rencontré par erreur
C'est pas Binoche ni Bassinger
On fait c'qu'on peut avec son cœur
Elle est pour moi tout un programme
Un océan de vagues à l'âme
Je l'aime trop je l'aime au drame
Tant pis si j'y laisse quelques larmes
Elle vit chez elle je vis chez moi
Mais quand on s'ra sous l'même toit
Ça s'ra pas l'Ritz ni le Plaza
On f'ra c'qu'on peut avec c'qu'on a
Mais faut y aller quand faut y aller
Quatre heures encore restent à tirer
Avant d'courir en faculté
Aux cours du soir pour y arriver
Combler l'retard d'un mauvais choix
Cesser de s'en mordre les doigts
J'suis pas Einstein ni l'Grand Lama
On fait c'qu'on peut avec c'qu'on a
Rentrer bercail déjà la nuit
La solitude drague l'ennui
Le frigo manque d'appétit
J'mets la télé en signe de vie
Les chaînes s'enchaînent sans choix
Des variétés qui n'varient pas
Et puis parfois Wenders ou Tarkovski
On fait c'qu'on peut avec c'qu'on vit
On fait c'qu'on peut avec c'qu'on vit
Editions Thoobett/Warner Chappell
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
Petit je me prenais pour Johnny Hallyday
Et ça faisait rigoler toute la galerie
Les parents leurs amis au repas du dimanche
M'en re-redemandaient et je m'exécutais
Dans ma petite tête germait une graine
La chansonnette bien sûr ça me plaisait
Mains sur la table sage à l'école
Je trompais mon monde je me sentais capable
Capable de voler là-haut vers les étoiles
Capable de nager au beau milieu des squales
Mais capable surtout de trouver la sortie
Sans mode d'emploi vers une putain de vie
D'idole exemplaire
Les collèges les lycées et les poussées d'acné
Mais les premiers concerts et le rêve qui dure
Et les prises de conscience de hiérarchie sociale
Des dernières libertés bombées sur les murs
Dans ma petite tête pousse la graine
Fuir ce bordel bien sûr plus que jamais
Vivre à l'air libre et sans cartable
Rire à tue-tête et se sentir capable
Capable de rallier les chanteurs d'illusions
Capable d'attaquer les vendeurs d'opinions
Mais capable surtout de trouver la sortie
Sans mode d'emploi vers une putain de vie
D'idole exemplaire
M'en a fallu du temps et tant d'incertitudes
Pour arriver jusque-là debout et entier
Trier des amitiés résilier des amours
Garder toutes mes dents et m'estimer content
Dans ma petite tête y'a comme une fleur
Et son parfum est hallucinogène
Elle dit "La vie est une fable"
Quand je dérive et me sens incapable
Incapable d'avoir encore de l'appétit
Incapable de voir que je suis un vernis
Mais incapable aussi de suivre à la lettre
Ce mode d'emploi pour être et paraître
Une idole exemplaire
Editions Thoobett/Warner Chappell
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Jacques Bastello
Encore une légende
Qui coule sous nos yeux
Un de nos derniers mystères
Qui prend un coup de vieux
Dire qu'il y a des hommes
Qui trouvent merveilleux
Qu'il y ait des limites
Et un juste milieu
Rendez-nous le temps
Le temps des légendes
On reste barbare
Malgré nos scaphandres
Laissez-nous l'espoir
Des incertitudes
Qui vivent englouties
Au fond des Bermudes
Que nous restera-t-il
Pour oublier nos peines
Quand le monde entier sera
À dimension humaine
Un dieu manichéen
Sur une exponentielle
Qui s'allume et s'éteint
Au front d'un logiciel
Rendez-nous le temps
Le temps des légendes
On reste barbare
Malgré nos scaphandres
Laissez-nous l'espoir
Des incertitudes
Qui vivent englouties
Au fond des Bermudes
J'aimerais qu'au bout du monde
Il y ait un bout du monde
Et puis un autre monde
Un impossible monde
Impossible à mesurer
À soumettre à l'étude
Un monde en profondeur
Un monde en altitude
Un monde impénétrable
Au fond des Bermudes
Editions Thoobett/Warner Chappell
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
J'ai des amis hollandais
J'ai des amis javanais
J'ai des amis au Portugal
J'ai des amis au Sénégal
J'ai des amis dans les villes
J'ai des amis dans les îles
J'ai des amis proches ou lointains
J'ai des amis dans tous les coins
Tant que la Terre sera ronde
J'irai autour du monde
Voir d'autres êtres humains
Ni plus ni moins
J'aime les déserts d'Arabie
J'aime les moussons de l'Asie
J'aime les galets d'Étretat
J'aime les glaces de l'Alaska
J'aime être ici ou ailleurs
J'aime les gens qui vont ailleurs
J'aime les gens qui viennent d'ailleurs
Près des yeux près du cœur
Depuis que la Terre est ronde
On est tous du même monde
De simples êtres humains
Ni plus ni moins
Tant que la Terre sera ronde
J'irai autour du monde
Voir d'autres êtres humains
Ni plus ni moins
Devant ma mappemonde
Je rêve à ciel ouvert
Je parcours le monde
D'une Terre en plein air
Tout est si près d'ici
On n'a qu'une Terre
Qui serait à tout le monde
Y'a pas de mystères
Pas de quoi s'en faire un monde
On n'a qu'une vie
J'ai des amis de partout
J'ai des amis n'importe où
J'aime aller dans tous les sens
Rencontrer des différences
Depuis que la Terre est ronde
On est tous du même monde
De simples êtres humains
Ni plus ni moins
Tant que la Terre sera ronde
J'irai autour du monde
Voir d'autres êtres humains
Ni plus ni moins
Editions Thoobett/Warner Chappell
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
C'est une cabane au creux des bois
Une vieille chanson d'autrefois
C'est une route qui se déroule
Une Chevrolet qui roule
Au plus loin de la foule
C'est vraiment blanc tous les janviers
C'est vraiment vert tous les juillets
C'est froid l'hiver et chaud l'été
C'est un sirop sucré
Des forêts oubliées
Et même si c'est pas raccord
Aujourd'hui encore
Même si j'me raconte des histoires
Même si je suis seul à y croire
Aujourd'hui encore
Je vois en aurore boréale
Montréal
C'est un accent comme un ancêtre
Des mots qui donnent envie de naître
C'est une province qui me cause
Une langue qui s'oppose
À parler autre chose
J'ai comme un désir en archives
Ce paysage à la dérive
Mon plus beau voyage haut la main
Rencontrer mes lointains
Cousins américains
Et même si c'est pas raccord
Aujourd'hui encore
Même si j'me raconte des histoires
Même si je suis seul à y croire
Aujourd'hui encore
Je vois en aurore boréale
Montréal
Aujourd'hui encore
Même si j'me raconte des histoires
Même si je suis seul à y croire
Aujourd'hui encore
Je vois en aurore boréale
Montréal Montréal
Aujourd'hui encore
Montréal Montréal
Aujourd'hui encore
Montréal Montréal
Aujourd'hui encore
Montréal
Editions Thoobett/Warner Chappell
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
Tout en bas assis sur le seuil
Tu vois la vie en trompe-l'œil
Le nouveau monde est là oui
Moderne souterrain plein de cris
Pointu rayant le ciel
Clinquant pestilentiel
Qui cherche le soleil et la mer et le sable
Pour être plus désirable
Qui s'étale et s'expose
Comme une anamorphose
C'est une illusion d'optique
Rien n'a changé depuis les beatniks
Et cette lucidité te rend survolté
Comme sur une chaise électrique
Coup de poings coups de reins
Saute dans le dernier wagon du train
Viens donne-moi la main
Pour aller plus loin
Qu'une ultime étape avant la fin
Pourtant certains songes
Certaines fois te plongent
Dans un ailleurs meilleur
Qui sent fort la sueur
Qui fait mal au cœur
Tellement c'est ailleurs
Tellement tellement tellement
C'est jamais l'heure
C'est une illusion d'optique
Rien n'a changé depuis les beatniks
Et cette lucidité te rend survolté
Comme sur une chaise électrique
Viens donne-moi la main
Rappelle-toi de tes frissons de gamin
Rappelle-moi qu'on est encore des gamins
Après tout c'est pas si loin
C'est peut-être à côté
Y'à peut-être même un bus pour y retourner
Sortir de ce monde à l'argus
Où tout ce qui reste de beau
Est au marché aux puces
Où les derniers sourires
Sont de papier glacé
De prospectus
Prospectus
Prospectus
Refrain
Tout est illusion d'optique
Editions Thoobett/Warner Chappell
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
Je me suis cassé un matin
Des fourmis au fond des chaussures
Mon destin dans un sac à dos
Pour lui faire prendre un peu d'air pur
J'ai dit au revoir à mon voisin
Qui lui ménageait sa monture
Investissant en idéaux
Qui finissaient au vide-ordure
Et d'un anémique salaire
Nourri au sein de mes rêveries
J'ai fait un genre de montgolfière
Gonflée au vent de mes envies
Qui m'a fait sauter des frontières
Et qui m'a fait sauter la dalle
Mais m'a rendu riche
Même si j'ai pas trouvé le Graal
Chienne de vie jamais je t'en veux
Plus je vis et plus j'en veux
Chienne de vie jamais je t'en veux
Plus je vis et plus j'en veux
J'suis parti visiter des terres
Pas seulement virginales aussi
Professionelles en la matière
D'en faire voir de toutes les couleurs
J'ai usé des tas de paires de pompes
Au bitume de tas de pays
Sans pour autant que ne s'estompe
Ma fringale d'aller voir ailleurs
Enfouir mes yeux dans les nuages
Dans des cavernes de Cro-Magnon
Au sommet du dernier étage
Ou dans la cave qu'est tout au fond
Rencontrer d'autres personnages
Des saints pères et des têtes de con
Me dire qu'on soit méchant ou sage
On est tous bons
Pour la casserole !
Chienne de vie jamais je t'en veux
Plus je vis et plus j'en veux
Chienne de vie jamais je t'en veux
Plus je vis et plus j'en veux
J'suis parti visiter les femmes
Ces centrales anatomiques
Encaisser leurs coups de foudre
Tester mon pylône électrique
J'ai parcouru à rendre l'âme
Leurs étendues psychédéliques
Sans arriver à me résoudre
À faire un choix antinomique
Parfois mes amours me concassent
La tête et les virilités
À coup de pilon à menaces
Dans le mortier de mon intimité
Mais même si maintenant c'est sous-vide
Qu'il faut aimer sans que ça coûte
Mon cœur n'a pas pris une ride
Je les aime toutes
Plus une bien sûr !
Chienne de vie jamais je t'en veux
Plus je vis et plus j'en veux
Chienne de vie jamais je t'en veux
Plus je vis et plus j'en veux
J'aurai pu visiter les sphères
Anesthésiantes du pavot
Ou de ses consœurs naturelles
Ou de ses confrères de labo
Mais j'étais déjà tête en l'air
À peine sorti du berceau
Aucune raison de faire appel
À de douteux trampolinos
Et puis l'industrie anonyme
Du septième ciel du sixième sens
Qui fait son beurre dans les abîmes
Où plongent les largués de l'errance
Cette industrie je la maudis
Comme l'entreprise de blanchissage
Qui planque ses coffres bien remplis
Dans les alpages
Chienne de vie jamais je t'en veux
Plus je vis et plus j'en veux
Chienne de vie jamais je t'en veux
Plus je vis et plus j'en veux
Editions Thoobett/Warner Chappell
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
J'aime bien mourir un jour
J'aime bien
Ça fait frémir les secondes
Gratiner les minutes
Ça m'égare à la ronde
Dans la vie j'ai un but
Je godille en zigzag
Je me fais des blagues
Un peu de temps perdu
C'est toujours ça de gagné
Je m'épargne les consonnes
Je consomme les voyelles
Je les collectionne
J'en fais des tonnes
Ça me donne des couleurs
Ça me sert de pacemaker
J'aime bien mourir un jour
J'aime bien
On s'étonne à chaque heure
Un peu plus d'être au monde
Dans le soleil couchant
Je vois grandir mon ombre
Y a-t-il quelqu'un qui aime
L'ombre de moi-même
Sur la photo j'ai l'air
De ne pas avoir l'air
De me plaire
Y a-t-il quelqu'un qui me blaire
J'aime pas mourir la nuit
À l'abri des lumières
Au coin d'une porte cochère
Renaître pas à pas
À chaque réverbère
La nuit j'aime pas mourir
Pour de la rire
C'est de la triche
Ça fait pastiche
J'aime bien mourir un jour
J'aime bien mourir un jour
J'aime bien mourir un jour
J'aime bien mourir un jour
Pour toujours
Editions Thoobett/Warner Chappell
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
Y'a des gens tout leur va
Comme un gant de boxe ou un gant de soie
Mais tout leur va
Leur vie est bonne à croquer
Ils ont l'amour le pain et le blé
À satiété
Moi j'ai beau dire et beau faire
Souvent la vie me fait la guerre
Elle est belle elle est animale
Mais elle me cogne et me fait mal
On me dit qu'y a plus malheureux
Ça devrait me rendre heureux
Mais pourquoi le malheur des uns
Devrait-il cacher le mien
Je me sens moins que rien
Mais pouvoir le sentir
Et pouvoir se le dire
C'est déjà plus que rien
Tout peut être meilleur
Ou tout peut être pire
Rien ne sert de maudire
Quand l'homme est une erreur
Une erreur
Y'a des tas de chouettes endroits
Où vivre et même travailler c'est la joie
Y'a du soleil dans les cours
Et des cours sans rien autour
Nuit et jour
Moi j'ai beau dire et beau faire
J'ai le sommeil éphémère
Il peut briller sur toute la planète
Mais quand il pleut dans ma tête
Le ciel est alors bouché
Où que j'aille me promener
Dans les prés les avenues
J'ai un plafond juste au-dessus
Je me sens moins que rien
Mais pouvoir le sentir
Et pouvoir se le dire
C'est déjà plus que rien
Tout peut être meilleur
Ou tout peut être pire
Rien ne sert de maudire
Quand l'homme est une erreur
Une erreur
Y'a des milliards d'étoiles au monde
Mais y'en a-t-il une
Qui reçoive nos longueurs d'ondes
À travers le vide on file
À un train d'enfer
Immobile projectile
Moi j'ai beau dire et beau faire
Dans cette existence passagère
J'ai peur de l'homme en solitude
Peur aussi de sa multitude
Alors qu'on est en croisière
Auréolés d'univers
Je m'attache à des détails
À des morts à des batailles
Je me sens moins que rien
Mais pouvoir le sentir
Et pouvoir se le dire
C'est déjà plus que rien
Tout peut être meilleur
Ou tout peut être pire
Rien ne sert de maudire
Quand l'homme est une erreur
Une erreur
Editions Thoobett/Warner Chappell