D'un autre Occident Musique de l'artiste Kent,




D'un autre Occident

1993

Kent
Kent

D'un autre Occident

L'album est écrit durant la tournée de Tous les hommes. Beaucoup de titres sont déjà joués en concert. Je l'enregistre tout naturellement avec les musiciens qui m'accompagnent sur scène.
Je convie toutefois William Sheller à écrire des cordes sur « Superstition » et sur « Mieux à faire ». J'invite aussi Terem Quartet, un quatuor russe incroyable, découvert en concert, à m'accompagner sur « Devant le néant ».
Le disque est parsemé d'hommages à des poètes qui nourrissent mon écriture.
Ce n'est pas vraiment un album homogène. Mais j'ai le vent en poupe, mes chansons passent à la radio, je tourne beaucoup et mon équipe est soudée et pleine d'ardeur.
Alors je fonce tête baissée !

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Crédits

Kent : voix
Jacques Bastello : guitares, banjo, vibraphone, synthé, voix
Jean-Marie Gerintes : percussions, harmonica, voix
Manu Lacordaire : batterie
Arnaud Méthivier : accordéon, voix
Pierre Mortarelli : contrebasse, piano, voix
Invités :
André Ceccarelli : batterie sur "La terre tourne"
Chansons Plus Bifluorée : choeurs sur "Quand on pense à Java"
Hervé Paul Huguet & Christian Lacrampe : voix sur "Montée Bonafous"
Gabrielle Roda : voix féminine
Terem Quartet : orchestration sur "Devant le néant"
William Sheller : arrangements d'orchestre sur "Mieux à faire" et "Superstition"
Orchestre : Alain Lovenberg (hautbois), Etienne Maillé (cor), Philippe Uyttebrouck (basson), Steve Houben (flûte), Fabrizio Cassol (saxophone, clarinette)
Jean-Pierre Catoul, Christian Gertmans, Benoît Meulemans, Alain Meulemans (violons)
Eric Gertsmans, Benoît Gilot (altos)
Pascal Mattot, Jean-Pol Zanutel (violoncelles)
André Klenes (contrebasse)
Enregistré au studio Gimmick (Yerres)
Ingé son : Lionel Dussauchoy assisté de Thierry Pernet-Solliet
Finalisé et mixé au studion ICP (Bruxelles) par Erwin Wax Autrique
Réalisation artistique : Lionel Dussauchoy, Jacques Bastello & Kent
(c) Photos : Pierre Terrasson assité de Philippe Martin (sauf paysages)
Stylisme photo : Marion Pignet
Artwork : Julie Lecoeur
(c) et (p) Barclay 1993

Durée : 03:38
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Jacques Bastello


Que faire dans cet avion
Qui remonte le temps
Vise l'horizon
Pointe le présent
Escale à Singapour
Pour un dernier doute
L'espoir d'un détour
Qu'on perd en route

On change de monde
En voyageant
Mais on ne change pas vraiment
On change de monde
De continent
Mais on ne change pas vraiment

Là-bas on est si bien
Vêtu de si peu
Heureux pour un rien
Sans demander mieux
Ici dans un costume
Vouloir le pouvoir
Avoir l'amertume
Se décevoir

On change de mode
De vêtements
Mais on ne change pas vraiment
On change de mode
De sentiments
Mais on ne change pas vraiment
Mais on ne change pas vraiment
Non on ne change pas vraiment

Et quand on change vraiment
On est d'un autre occident

Editions Thoobett/Warner Chappell
Durée : 03:55
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : H.P. Huguet


Plus que seul au coin de la nuit
Plus que seul et je me dis
La vie ne s'arrêtera pas
Si je choisis
De m'égarer dans cette nuit
La vie se poursuivra sans moi

La Terre tourne tourne
Tourne autour de moi
Aux couleurs des jours et des nuits
Des lunes et des mois
La Terre tourne tourne
Tourne autour de moi
Indifférente à mes choix

Je peux faire tout un tas d'efforts
Pour être un homme ici-bas
La vie fait avec ou sans moi
Qui que je sois
Que je sois rien que je sois roi
La vie peut se passer de moi

La Terre tourne tourne
Tourne autour de moi
Comme les autos sur l'Étoile
Autour du Soldat
La Terre tourne tourne
Tourne autour de moi
Si novice si nova

Pas de quoi se foutre en colère ou en l'air
La vie faut se la faire plutôt que la défaire
Tant pis pour les ecchymoses
Les larmes et toutes leurs causes
Quand une évidence s'impose
Je suis peut-être un soleil qui explose

Et la Terre tourne tourne
Tourne autour de moi
La vie est un pays chaud
Et un pays froid
La Terre tourne tourne
Tourne autour de moi
Je me tourne
Je me tourne vers toi
Et je tourne tourne
Tourne autour de toi
Au mépris de la gravité
Du monde et des lois
Comme la Terre qui tourne
Tourne autour de toi
Sa révolution
Se fout des nôtres ici-bas

Editions Thoobett/Warner Chappell
Durée : 04:23
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Jacques Bastello


Bien avant j'habitais la terre d'un pays
Aux océans chutant dans l'infini
Derrière les montagnes vivaient des ennemis
Indéfinis
Et quand je voulais m'évader ailleurs
Je montais dans un arbre
Voir les bateaux disparaître
Sur la pente des mers et dans mon cœur
Naissait une planète

Dans les nuages
La tête ailleurs
J'avais l'image
D'un monde meilleur

Dans une ville qui ressemble à d'autres villes
Dans une rue comme tant de rues
Derrière une fenêtre fermée sur la ville
Qui ne rêve plus
Je traque en vain des visions de cocagne
Des eldorados sur des versos de montagnes
Montagnes de ciment de sentiments
Et de ressentiments

Dans les nuages
La tête ailleurs
J'ai des orages
Qui craquent et qui pleurent
Tant de barrages
Entre mon cœur
Et cette image
D'un monde meilleur

Dans les nuages
La tête ailleurs
Dans les nuages
J'ai la tête ailleurs
J'ai la tête ailleurs

Editions Thoobett/Warner Chappell
Durée : 00:18
Paroles : Samuel Beckett

Durée : 03:38
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock


Qu'est-ce qui fait que certains soirs
Je puise à la gourde
Embaumée de ma mémoire
Maigre et pourtant lourde
Qu'est-ce qui fait que malgré moi
Je recherche alors
Le chemin de nos faux-pas
De Berlin jusqu'à mon désarroi

C'est-y la peur de voir venir
À reculons les années pires
Et leur fanfare de têtes de mort
Ravageant le rêve où je dors
Comme une armée de doryphores
Voici revenir les années pires

C'est-y l'ennui d'avoir à boire
Le mauvais vin des années noires
Moi qui ne suis là que pour rire
Du tendre berceau du départ
Au rideau rouge de mes espoirs
J'ai toujours voué au musée de cire
Les années pires

Qu'est-ce qui me pousse à saouler
La lucidité
Dans les alcools irisés
Des futilités
Qu'est-ce qui fait que je rédige
D'une plume légère
Sur des courbes callipyges
Des pensées qui font de la voltige

C'est-y la peur d'avoir à lire
Au temps présent les années pires
Dans un tourbillon d'étendards
Autodafé de grand bazar
Démagogie de hall de gare
Voici revenir les années pires

C'est-y l'ennui de se taper
En file indienne les bêtisiers
De l'arrogance du repentir
C'est pourtant clair et répété
Elles font du mal elles font pleurer
Laissez-les pourrir au musée de cire
Les années pires

C'est-y la peur d'avoir à dire
Qu'elles font sourire les années pires
Des ingénus des revanchards
Caressant d'une main de fer
Les barbelés de notre histoire
Souhaitant voir revenir les années pires

C'est-y la honte d'avoir à voir
La crudité des années noires
Moi qui ne sais que dire et redire
En ayant connu de la guerre
Que la mort en documentaire
J'ai toujours voué au musée de cire
Les années pires
Voué au musée de cire
Les années pires
À jamais vouez au musée de cire
Les années pires

Editions Thoobett/Warner Chappell
Durée : 05:01
Paroles : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
Musique : Jacques Bastello


Un blasphème retentit dans la pièce
Un miroir s'est brisé sur sept ans de détresse
Superstition superstition
Un chat noir traverse la rue
Un homme fait pile le souffle suspendu
Superstition superstition

Des planètes nous dominent
Aux trajectoires sibyllines
Un zodiaque nous fait des signes
Du destin qu'il nous destine

Un missionnaire chrétien s'initie
Auprès du marabout au monde des esprits
Superstition superstition
Le bonze est entré dans le Boeing
Il interdit le vol le pilote se résigne
Superstition superstition

Au-dessus de l'univers
Un tout-puissant créateur
Nous épie pour se distraire
De son œil accusateur

Galilée déclare "La Terre tourne en rond"
Tombent sur lui les foudres de l'Inquisition
Ça nous fait rire et réfléchir
Trois siècles plus tard un dieu nucléaire
Au nom de notre paix au nom de sa lumière
Cherche à faire taire les petits hommes verts

Au-delà de nos croyances
Et de notre suffisance
Se déroule un accident
Du hasard et du néant

Superstition
Superstition
Superstition
Superstition

Editions Thoobett/Warner Chappell
Durée : 03:07
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Jacques Bastello


Sur mon épaule en berceau vivant
Des sanglots brûlent en trébuchant
Un chagrin décolle au firmament
De pensées en tourment
Tu n'oses pas relever la tête
Tu te sens inutile obsolète
Un être de plus et c'est tout
Un petit rien du tout

Tout doux
Non tu n'es pas rien du tout
Pour moi tu es tout
Même si les autres te poussent à bout

Les autres sont des algues vulgaires
Qui s'étalent et volent à la mer
Et aux sirènes toute la lumière
Les ombres les enserrent
La vie alors sombre dans la nuit
Une nuit sans matin défini
Qui fait croire que tu n'es après tout
Qu'un petit rien du tout

Tout doux
Non tu n'es pas rien du tout
Pour moi tu es tout
Même si les autres te poussent à bout
Tout doux
Non tu n'es pas rien du tout
Pour moi tu es tout
Même si la vie nous pousse à bout

Et quand c'est moi qui perds l'équilibre
Et quand ta voix traverse mes fibres
Pour me dire au creux de mon cou
Tu n'es pas rien du tout
Tu n'es pas rien du tout
Tu n'es pas rien du tout
Tu n'es pas rien du tout

Editions Thoobett/Warner Chappell
Durée : 00:25
Paroles : Jacques Prévert

Durée : 03:55
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : J.P. Bucolo/G. Augier


Tu vois le froid dehors
La pluie qui s'énerve
Les autos qui se dévorent
Pour un accord de rouge et de vert
Tu vois c'est là que j'habite
Été comme hiver
Y'a des jours qui mettent en fuite
Et des jours qui font du Prévert

Un peu de Prévert
Dans ma rue mon univers
Un peu de Prévert
Dans mon sang dans ma chair
Un peu de Prévert
Sur nos cœurs endoloris
Un peu de Prévert
Aux enfants d'ici
Et du paradis

Tu vois ces gens qui rongent
Leurs peaux de chagrin
Changent les songes en mensonges
En se disant que tout ira bien
Tu vois ce sont mes rencontres
Mais je suis sévère
Y'a des gens qui font des comptes
Et des gens qui font du Prévert

Un peu de Prévert
Dans ma rue mon univers
Un peu de Prévert
Dans mon sang dans ma chair
Un peu de Prévert
Sur nos cœurs endoloris
Un peu de Prévert
Aux enfants d'ici
Et du paradis

Editions Thoobett/Warner Chappell
Durée : 05:21
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock


On n's'était pas revu depuis bientôt des lustres
En s'tombant dans les bras on s'est traité de rustres
Y'avait Marc et Philus Anita et mézigue
Nous étions devenus quatre sources d'intrigues
10 ans auparavant on pariait à tout va
D'ouvrir un resto français sur l'île de Java
Mais de petits écarts en virages du vécu
On a suivi nos vies on s'est perdu de vue

Marc est un homme d'affaires de multinationale
Un pied dans les finances l'autre aux municipales
Il porte la cravate comme on porte un flambeau
Et son attaché-case est un vrai char d'assaut
Il a côté privé une femme et deux gosses
Et aussi une maîtresse qui croit à son divorce
Derrière les apparences il nous joue l'insoumis
Sur un air de jouvence le voilà qui nous dit

Je suis resté le même malgré les apparats
Je suis toujours le même quand je pense à Java
Il est resté le même on n'dirait pas comme ça
Il est toujours le même quand il pense à Java

Philus a le nez rouge et le cheveu filasse
C'est la faute à pas de chance avec une pétasse
Il était bien parti pourtant dans la charpente
Il montait sur les toits avant la mauvaise pente
Les fruits de son labeur par les fruits du caleçon
Furent dilapidés entre deux bas Nylon
Qui se carapatèrent un jour au saut du lit
Sur un air de whisky le voilà qui nous dit

Je suis resté le même malgré tous mes déboires
Je suis toujours le même quand je pense à Javoire
Il est resté le même on n'dirait pas comme ça
Il est toujours le même quand il pense à Java

Anita était belle et elle est toujours belle
Elle a fait un bébé toute seule et roule en Coccinelle
Elle aime bien la peinture et enseigne l'anglais
Elle n'a pas la télé et aime lire Jaccottet
Elle a des aventures de plus en plus éparses
Les hommes c'est bien connu ça préfère les garces
Elle aime sa solitude et jamais ne s'ennuie
Sur un air de silence la voilà qui nous dit

Je suis restée la même même si je vis toute seule
Je suis toujours la même quand je pense à Javeule
Elle est restée la même on n'dirait pas comme ça
Elle est toujours la même quand elle pense à Java

Quant à moi je peux voir briller dans leurs regards
Reconnaissance et jalousie à mon égard
Ma position met fin au pari de Java
Car je suis le premier à fouler le nirvana
Sans pour autant envier mon banal triste sort
Ils voient bien que la mort rend plus beau et plus fort
Alors du fond de ma bière qui n'est pas un demi
Sur un air d'enterrement me voilà qui leur dit

Je suis resté le même malgré la Grande Faucheuse
Je suis toujours le même quand je pense à Javeuse
Il est resté le même on n'dirait pas comme ça
Il est toujours le même quand il pense à Java

On est restés les mêmes on n'dirait pas comme ça
On est toujours les mêmes quand on pense à Java

Editions Thoobett/Warner Chappell
Durée : 03:59
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock


Et puis vient un jour
Tout tombe lourd
Un jour on est si grand
Qu'on est vide en dedans
Tout raide et sans penchant
Une antenne sous le vent
Les images là-dedans
Brouillées de parasites

On voudrait s'écrier
Mais y'a rien à crier
Les mots sont facétieux
Comme du papier mâché
Ils nous font une grosse tête
De carnaval en fête
La peine est une esthète
C'est là notre défaite
On voudrait l'exprimer
L'imprimer l'opprimer
La douleur du néant
Avec des mots blindés
Oui mais seulement voilà
Devant le néant tout fout le camp

Alors vient un jour
La pensée comme un poids-lourd
La remorque est vide
Le tracteur est sans guide
Et l'on a une ride
Au front qui tient la bride
Et prépare l'homicide
Futur à bout portant

On voudrait s'accrocher
Décrocher le turlu
Appeler l'âme sœur
Une sœur Anne aux seins nus
Mais elle se paie notre tête
Elle nous parle de branlette
La peine est suffragette
C'est là notre défaite
On voudrait la cacher
La cracher l'arracher
Cette peine capitale
Et la voir se noyer
Oui mais seulement voilà
Devant le néant tout fout le camp

Enfin vient un jour
On descend de voiture
On pose le pied sur terre
Sur une route à sa pointure
Dans une autre atmosphère
Où le passé n'est plus présent
Ni l'avenir ni le présent
On a le temps on est tout neuf

Et on peut s'écrier
Mais on préfère se taire
C'est mieux de la fermer
Pour écouter la terre
Un jour sans le savoir
On change de mémoire
La peine va se faire voir
C'est là notre victoire
Alors on peut chanter
S'enchanter sans danger
Sans craindre la sentence
Pour délit d'insouciance
Oui mais seulement voilà
Devant le néant tout fout le camp
Oui mais maintenant voilà
On le sait et ça va

Editions Thoobett/Warner Chappell
Durée : 00:23
Paroles : Hervé Robert

Durée : 03:12
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Arnaud Méthivier


C'est le week-end
Finie la semaine
Allons z'à la campagne
Pour nous refaire
Une santé
Rien d'tel que la campagne
J'prends la glacière
Le pack de bières
Et un bon pain de campagne
Les pataugas
Les chapeaux d'paille
Et battons la campagne

Allons z'à la campagne
Et oublions Paris
Cherchons à la campagne
Le vrai sens de la vie

On a trouvé
Un joli pré
Près de la nationale
Juste à côté
Des voies ferrées
Mais loin de la centrale
Dans un p'tit bois
Après manger
On part faire une balade
Et quand bien même
On est à pied
J'te fais le coup d'la panne

Allons z'à la campagne
Et oublions Paris
Cherchons à la campagne
Le vrai sens de la vie

Allons z'à la campagne
Et oublions Paris
Cherchons à la campagne
Le vrai sens de la vie

Dans quelque temps
Dès qu'on pourra
Quand notre plan-épargne
Sera fini
On se paiera
Une maison d'campagne
Oh je sais
T'as peur de t'ennuyer
Toute seule à la campagne
Sans tes copines ça s'rait le bagne
Bon ben tant pis pour la campagne
Mais

Allons z'à la campagne
Et oublions Paris
Cherchons à la campagne
Le vrai sens de la vie

C'est le week-end
Finie la semaine
Allons z'à la campagne

Editions Thoobett/Warner Chappell
Durée : 03:54
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock


Bien sûr tu n'es pas la première
Fois que j'ai le vertige
J'ai beau me souvenir d'hier
Des coups de cœur que je m'inflige
Y'a rien à faire
Je récidive et je perds
Regard sourire visage
Brûlure que j'envisage
Torture au fond d'une cage
Trou creusé où je tombe
Dissimulé dans l'ombre traître
De ton mirage

Pourtant je te veux
Ni déesse ni maîtresse
Mais tu parles à mon corps

Piège secret sur mon parcours
Désir caché au fond d'une cour
Chambre capitonnée
Camisole que j'enfile
La raison cadenassée
Par un seul battement de tes cils
J'ai beau connaître ces faiblesses
Cette douleur que j'ai aux trousses
Qui me repousse à cette adresse
Mandrill détraqué dans ta brousse
Sans cesse
Sans cesse
Je me blesse

Pourtant je te veux
Ni déesse ni maîtresse
Je te veux
Ni déesse ni maîtresse
Mais tu parles à mon corps

Et puis mes exigences
Et puis ton impatience
Aussi nos ignorances
Dis-moi est-ce que tu m'aimes
Ou bien est-ce que tu danses
Joues-tu une scène où je figure
Témoin décalqué sur un mur
La queue en feu
Le cœur en flammes
Tu dis bonjour et je rends l'âme
Je cours me jeter sur ta lame
Sur ta lame

Pourtant je te veux
Ni déesse ni maîtresse
Je te veux
Ni déesse ni maîtresse
Mais tu parles à mon corps

Ni déesse ni maîtresse
Tu parles à mon corps
Ni déesse ni maîtresse
Mais tu parles à mon corps

Editions Thoobett/Warner Chappell
Durée : 02:56
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Arnaud Méthivier


Dans la montée Bonafous
Est-ce qu'il y a des bonnes
Est-ce qu'il y a des fous
Je m'en fous
Il y a surtout dans un virage
Une vieille maison encore debout
Et moi elle me fait rêver
Et je me vois l'habiter
Dans un état d'avenir
Un état de revenir
Mais quelqu'un veut la démolir

Un cœur de pierre
Dans une maison au cœur de Lyon
Me fait du gringue et donne le ton
D'une chanson

Sur les pentes de la Croix-Rousse
Il y a des gones
Il y a la rousse
À leurs trousses
La vie s'y écrit en musique
S'y écrit en peinture
S'écrit sur les murs
Et moi ça me fait rêver
Mais d'autres rêves se profilent
Des rêves de grande ville
Au pied de l'hôtel de ville
Pour qui sera cette ville

Les cœurs de pierre
Sont aux enchères au cœur de Lyon
Pour une bouchée de Mac Do
Et c'est con

Dans les rues d'une autre ville
Où je m'exile
Il se passe la même chose
La même chose
Des projets et des rejets
Des pages tournées déchirées
Des regrets
À quoi ça sert de rêver
Sur des pierres empilées
À quoi ça sert de bâtir
Pour un mépris à venir
Pour un mépris à venir

Un cœur de pierre
Quand il se brise c'est d'abandon
Moi j'aurai toujours un cœur de pierre
Dans le fond
Un cœur de pierre
Dans une maison au cœur de Lyon
Me fait du gringue et donne le ton
D'une chanson
Dans la montée Bonafous

Editions Thoobett/Warner Chappell
Durée : 05:56
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Jacques Bastello


Si la nature de l'homme c'est de refaire le monde
Au prix de ses erreurs au rythme des secondes
Si l'homme est ainsi fait que son intelligence
Conduit ses rêveries au guichet d'une agence
Si tout ce qui est beau est pour sa convoitise
Une excuse de plus pour que la haine le grise
Si la guerre est en nous qu'elle gonfle nos poitrails
Et panse nos soucis d'un revers de médaille

Alors je vous demande après deux cent mille ans
Est-ce que l'on est meilleur
Est-ce que l'on est plus grand
Tout ce qui nous grandit fortifie notre enfer
Tous les rêves d'empire engendrent la poussière

Y'a mieux à faire
Y'a mieux à faire
Au nom des deux hémisphères
Y'a mieux à faire

Y'a mieux à faire
Y'a mieux à faire
Au nom des dinosaures d'hier
Y'a mieux à faire
Y'a mieux à faire

Si règne la méprise entre les différences
Et qu'aimer son prochain relève de l'imprudence
S'il faut à nos espoirs vivre dans l'ombre infâme
D'hypothétiques dieux policiers de nos âmes
S'il nous faut leur pardon pour traverser la vie
Sans crainte de la mort paradis garanti
Quand il ne tient qu'à nous de tirer la leçon
Des conquêtes d'hier et qu'on retourne au front

Alors je vous demande après deux cent mille ans
Est-ce que l'on a moins peur
Est-ce qu'on vit mieux qu'avant
Tout ce qui nous unit ce sont des crises de nerfs
Des causes perdues au toucher d'un revolver

Y'a mieux à faire
Y'a mieux à faire
Au nom des deux hémisphères
Y'a mieux à faire

Y'a mieux à faire
Y'a mieux à faire
Au nom des dinosaures d'hier
Y'a mieux à faire

À travers les villes les hommes lancent des noms
Ils cherchent dans l'air pur en perte d'horizon
Des réponses à des questions indélébiles
Des codes sillonnent les rues sillonnent les routes
Sillonnent le ciel et dessinent des profils
Des miroirs de reconnaissance dans la déroute
Où se refléteraient le portrait fonctionnel
La preuve de naissance
L'acte de présence
Dans ces miroirs les moins de 20 ans sont immortels
Les autres se vengent d'être vieux
Par la puissance de théorèmes
D'abord murmures de connivence
Dans des unions pathétiques
Mots d'ordre et puis cris de ralliement
Des inventions d'espérance
Un créateur et des élus
Un infini à définir
Gang ou parti ou religion
La peur du vide trompe les hommes
Crée des fonctions
Des assurances-vie cintrées et barbelées
Des conditions d'existence en 2D
Des clés des portes des barrières
Et des gardes-barrière
Et l'éternité en cercueil
Y'a mieux à faire

Y'a mieux à faire
Y'a mieux à faire
Au nom des deux hémisphères
Y'a mieux à faire

Y'a mieux à faire
Y'a mieux à faire
Au nom des dinosaures d'hier
Y'a mieux à faire
Y'a mieux à faire

Editions Thoobett/Warner Chappell
Durée : 00:39
Paroles : Paul Eluard