Nouba
1996
Kent
Nouba
Je dis souvent que la Chanson Française, c'est notre « country music ». C'est une pièce de la grande mosaïque qu'est la World Music.
Pour cet album, il m'est apparu nécessaire de la sortir de son contexte. J'ai fait alors appel au tandem américain, Mitchell Froom et Tchad Blake, pour la réalisation. Je connaissais leur travail de défricheur que j'appréciais énormément. Ce sont des personnes curieuses et respectueuses des autres. Leur enthousiasme à l'idée de me produire m'a sincèrement touché. La Chanson Française, pour eux, c'était une musique exotique au même titre que la salsa ou le raï. Ça m'allait tout à fait.
Je revenais d'une tournée au Cap Vert. J'étais sous le charme des rythmes chaloupés entendus là-bas. Ajouté à cela que je vivais alors près de Belleville, dans un quartier cosmopolite, où mes voisins étaient arabes, africains, espagnols, turcs... et vous obtenez le fameux mélange d'influences qui a donné sa couleur à l'album.
Rachid Taha a traduit en arabe et récité un couplet de « La Haine est là ». Suzanne Vega chante avec moi « Ainsi va l'Amour ».
Nouba est l'un de mes meilleurs souvenirs de studio.
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Crédits
Kent : voix
Jacques Bastello : guitares, mandoline, yukulélé, clarinette, choeurs
Steve Donelly : guitares électriques et acoustiques
Mitchell Froom : piano
Arnaud Méthivier : accordéon, accordina
Pierre Mortarelli : contrebasse
Pete Thomas : batterie
Jean-Marie Gerintes percussions sur "Nouba" et "Dis-moi est-ce que tu m'aimeras ?"
Régis Touray : cordes sur "A quoi rêvons-nous ?", "La Haine est là", "Petit gamin" et "L'homme de derrière"
Jean-Pierre Catoul et son ensemble
Rachid Taha : voix et traduction sur "La Haine est là"
Suzanne Vega : choeurs sur "Ainsi va l'amour"
Production et réalisation : Mitchell Froom et Tchad Blake
Ingé son : Tchad Blake assisté de Damien Bertrand
Mixé par Tchad Blake assisté de S. Husky Hoskulds
Enregistré au studio Gimmick à Yerres
Mixé au Sunset Sound Factory (Los Angeles)
Directeur artistique : Marc Thonon pour Barclay
Masterisé par Bob Ludwig
(c) Photos : Patrick Messina
Artwork : Julie Lecoeur
(p) & (c) Barclay 1996
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
En plein soleil un cerf-volant
Un train qui passe au bon moment
Au détour d'un calme étonnant
À quoi rêvons-nous
Entre deux gestes ordinaires
Après un claquement de portière
Quand on oublie d'être vulgaire
À quoi rêvons-nous
Avant de monter en avion
Un volte-face à l'abandon
Quand l'âme change d'émission
À quoi rêvons-nous
À quoi rêvons-nous
Quand nous ne dormons pas
À la vérité qui nous colle
Celle qu'on ne montre pas
À quoi rêvons-nous
Quand nous ne rêvons pas
À cette personne idéale
Qui marcherait dans nos pas
Un regard tanguant sur les hanches
D'une ombre au sourire qui tranche
Après l'amour en plein dimanche
À quoi rêvons-nous
Des fusées pour l'autre univers
Et l'enfance à un jet de pierre
Premier café première bière
À quoi rêvons-nous
À quoi rêvons-nous
Quand nous ne dormons pas
À la vérité qui nous colle
Celle qu'on ne montre pas
À quoi rêvons-nous
Quand nous ne rêvons pas
À cette personne idéale
Qui marcherait dans nos pas
Un jour qui pleure à en rougir
L'ambition qui daigne un soupir
L'humilité pour nous bénir
À quoi rêvons-nous
On rêve à qui on rêve à quoi
Un peu de chaud quand il fait froid
Un peu de pain quand on a faim
Un peu de tout quand on n'a rien
Un peu plus loin quand on a tout
Ou bien on s'ennuie on s'endort
On rêve à quand on n'avait rien
À quoi rêvons-nous
Quand nous ne dormons pas
À la vérité qui nous colle
Celle qu'on ne montre pas
À quoi rêvons-nous
Quand nous ne rêvons pas
À cette personne idéale
Qui marcherait dans nos pas
Editons Thoobett
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
Regarde-moi soleil regarde-moi
La gueule que je me paie regarde-moi
C'est un cas de figure
Un brouillon sans futur
Regarde-moi soleil regarde-moi
Fais bien tourner tes rayons autour de moi
Regarde-moi soleil regarde-moi
Fais brûler tous ces haillons que j'ai sur moi
Regarde-moi la lune regarde-moi
Je vis dans ton quartier tu me connais pas
Mais tu me donnes à manger
Tes croissants étoilés
Regarde-moi la lune regarde-moi
Moi le marteau toi l'enclume regarde-moi
Regarde-moi la lune regarde-moi
Tu es pleine et belle la lune
Tu cours les toits
Je suis l'homme des rues
Je suis l'homme des vents
Je suis l'homme dehors
Je suis l'homme dedans
Je couche dans la poussière
Je pisse dans le boucan
Je finirai soupière au banquet des rampants
Regarde-moi la mort regarde-moi
C'est toi qui a peur c'est toi ça n'est pas moi
Regarde-moi la mort regarde-moi
J'ai mon couteau planté entre tes doigts
Regarde-les soleil regarde-les
Ils vont chercher leurs paies regarde-les
Toute la vie pareille
Partout ailleurs pareil
Toute la vie
Toute la vie
Toute la vie pareille
Regarde-moi soleil regarde-moi
Prends ton appareil-photo et shoote-moi
Regarde-moi soleil une dernière fois
Demain c'est l'hiver demain je crève de froid
Editons Thoobett
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
Des après-midi tout seul à la maison
À cause de la pluie se faire une raison
Des petites voitures et des soldats de plomb
Et des maquettes de bateaux et d'avions
Dessins animés à la télévision
Prendre le goûter chocolat et bonbons
Petit gamin
Unique enfant sans frangin
Sans frangine et sans un chien
Tu t'amuses d'un rien
Ça t'emmène très loin
Ton père et ta mère sont tous deux au boulot
Débrouille-toi tout seul et ne fais pas le sot
T'as jamais voulu partir à la colo
Loin des parents c'est pas très rigolo
Petit gamin
Entouré de papier peint
Tu gribouilles quelques bouquins
Tu te prends pour Tintin
Ça t'emmène très loin
Petit gamin
Sans frangine et sans frangin
Si seulement t'avais un chien
Un Milou pour Tintin
T'irais encore plus loin
Plus loin
Plus loin
Plus loin
Et toujours la pluie c'est bien con en été
Déjà que tous tes copains se sont barrés
Mais s'il fait soleil tu descendras t'amuser
Seul dans la cour déserte et grillagée
Petit gamin
Sans frangine et sans frangin
Une flaque d'eau et soudain
Tu deviendras marin
Grand chasseur de requin
Petit gamin
Tu peux t'amuser d'un rien
Rêver aux années plus loin
Vouloir être Tintin
Un homme
Pas un chien
Editons Thoobett
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
À peine tu me lâches la main
Que déjà tu me manques
À peine cinq minutes montre en main
Que t'es partie
Tu me manques
Je vais tourner en rond
En égrenant les heures
Mal faire mon boulot
À en faire mon malheur
Oublier mes amis
Et que d'autres gens m'aiment
Et raturer des pages
À tenter un poème
Tu me manques
Tu me manques
Tu sais je peux rester prostré
Devant le téléphone
Durant des succédanés d'éternité
En attendant qu'il sonne
Résister à l'envie de t'appeler encore
Une fois de trop et commettre l'erreur
De paraître soumis
À tes moindres soupirs
Quand je sais que tu m'aimes
Parce que je te fais rire
Tu me manques
Tu me manques
Tu manques à mes yeux
Tu manques à mes mains
Tu manques à mon bien
Tu manques à mon mal
Même si tu es là
À un mètre de moi
Les bras le long du corps
Tu me manques encore
Je garde dans mes poches
Les tickets de métro
Que je prends pour venir
M'égarer sur ta peau
Je les compte et recompte
Pour savoir s'il en manque
Plus je les additionne
Et plus tu me manques
Editons Thoobett
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Jacques Bastello/H.P. Huguet
Un bout de papier
Mon nom griffonné
Deux ou trois mots mal alignés
Tu m'dis d'pas t'attendre
De ne pas me pendre
Que si je t'aime
Je peux comprendre
Bien sûr je comprends
C'est facile à comprendre
J'ai aussi écrit
Des mots au goût de cendres
Des mots désolés
Sans comptes à rendre
Au nom de ma liberté
Je faisais du mal
Je faisais du bien
Ni trop cruel ni trop câlin
Moderne animal
Aimant son prochain
Dans les limites de ses besoins
Soudain te voilà
Et tout est bousculé
Pour la première fois
J'aime à perpétuité
Je vois tout par deux
En cercle fermé
Au nom de ma liberté
Au nom de ma liberté
C'est comme ça l'amour
Ça donne et ça prend
C'est aveugle et sourd
Durant quelque temps
Puis vient le jour
Où l'on n'a plus la même idée
De liberté
Bien sûr je comprends
C'est facile à comprendre
On n'a qu'une vie
Pas la peine de t'étendre
Mais tu ne peux pas
M'empêcher de t'attendre
Au nom de ma liberté
Au nom de ma liberté
Editons Thoobett
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/François Bréant
T'es là ça y est t'es là
Je te connais déjà
Par ici et par là
Je t'ai vue au combat
T'es là ça y est t'es là
À qui la faute à quoi
Pourquoi c'est pas l'amour
Pourquoi c'est encore toi
Tu es là ça y est tu es là
Dans mon poing dans mes bras
Tu es là ça y est tu es là
Tu ris de moi déjà
T'es là ça y est t'es là
Au nom de quoi déjà
Noms de dieux poulagas
Ta mère etcetera
Dans un sourire obscène
Dans les eaux de la Seine
D'Alger à la Lorraine
Ça y est tu la ramènes
Tu es là ça y est tu es là
Dans mon poing dans mes bras
Je n'entends déjà plus ma voix
Sous ton rire et tes pas
Du métro aux commissariats
La peur est ton appât
Tu es là ça y est tu es là
Au nom de quoi déjà
Tu es là ça y est
Ça y est tu nous mènes
Il faut que ça gueule
Il faut que ça craigne
Plus on joue ton jeu
Plus on a de beignes
C'est la loi des crosses
Il faut que ça saigne
Même la raison
Va te couronner reine
Au pied de l'instinct
Au nom de l'hygiène
Les fous de l'action
Aiment ta dégaine
Il n'y a plus de gêne
Où y'a de la haine
Tu es là ça y est tu es là
Aux grands maux les gros bras
Je ne reconnais plus ma voix
Quand tu ris aux éclats
Tu es là ça y est tu es là
Je te suis pas à pas
Tu es là ça y est tu es là
Au nom de quoi déjà
Ma douceur ma femelle
Délivre-moi du mal
Attache-moi dans ton lit
Chasse mes idées sales
Que tes baisers m'assomment
Que tes jambes m'enchaînent
Donne-moi goût à ta vie
Que meurt en moi la haine
Donne du goût à ma vie
Que meurt en moi la haine
Editons Thoobett
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
À vous qui chaque fois que vous n'êtes pas en retard
Achetez ces bouquins vendus sur les quais de gare
Sachez que votre fidélité aux yeux fermés
Qui vous fait toujours choisir le même romancier
Cette fidélité vous trahit d'une main allègre
Car cet auteur n'écrit pas cet auteur a un nègre
C'est un géant habile oui mais aux pieds d'argile
Dans l'ombre pour lui un type a du style
C'est moi l'homme de derrière l'inconnu volontaire
Qui se contente d'avoir la rançon sans la gloire
C'est moi l'homme de derrière qui roule à l'ordinaire
Mais moi je m'en fous je n'aime pas la parade
Je préfère les coulisses aux lampions des façades
Une star du moment féminine absolue
Fait la une des kiosques avec ses peines de cul
Le pays tout entier s'émeut de son malheur
En recomptant les amants qui l'ont laissée en pleurs
Mais derrière la vitrine du défilé des mâles
Au-delà des oignons aux vertus lacrymales
Se planque sous l'édredon un discret étalon
Qui console la belle avec aplomb
C'est moi l'homme de derrière l'inconnu volontaire
Chez qui sonne la douce sans médias à ses trousses
C'est moi l'homme de derrière le repos de la guerrière
Loin des bruits d'alcôve et autres galéjades
Je préfère les coulisses aux lampions des façades
Braves gens qui me croisez sans trop me remarquer
Je tiens à vous prévenir de ne pas vous y fier
Je suis en apparence parfaitement bonasse
De ma coupe de cheveux au cuir de mes godasses
Mais j'ai un poing levé caché dans ma doublure
Un poing à envoyer au tapis les parjures
Au fond de moi se recueille et tient le monde à l'œil
Un Zorro virtuel dans son fauteuil
C'est moi l'homme de derrière l'inconnu volontaire
Prêt à porter secours mais qui attend son tour
C'est moi l'homme de derrière justicier solidaire
Foin des vantardises et des rodomontades
Je préfère les coulisses aux lampions des façades
Editons Thoobett
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
C'est une voiture qui brûle sur le flan d'une autoroute
Il n'y aura pas d'océan au bord du mois d'août
Retour à la capitale des gamins qui jouent au foot
Dans le désert d'une impasse à Paris au mois d'août
Dans le quartier délaissé par le surnombre des villes
La vie reprend liberté entre deux automobiles
Les toits changent de couleur sous un soleil déridé
Les rues se marrent de bon cœur dans toutes les langues parlées
On peut à nouveau marcher en sortant les mains des poches
Enfin desserrer les poings enfin se sentir moins moche
Et quelle bénédiction finalement ce contretemps
Cette voiture en fusion c'est la fin d'un châtiment
Et dans le dernier soupir d'un faux-fuyant qui rend l'âme
Éclot déjà le sourire de belles vacances à Paname
Juste des rues et des places des yeux qui tissent une trame
Sur le doré d'un dos nu en vacances à Paname
Le mois d'août est un cimetière ou bien une guerre civile
Ça dépend du bleu des mers des fins de mois difficiles
Les riches partent en croisière dans une saison tranquille
Au front de l'imaginaire du petit monde immobile
À quoi bon pourtant languir sur de lentes autoroutes
À la pêche aux souvenirs sur les plages du mois d'août
Pour se noyer dans la foule quand on rêve d'abordage
Alors que Paris se saoule d'une planète en voyage
Et dans le dernier soupir d'un faux-fuyant qui rend l'âme
Éclot déjà le sourire de belles vacances à Paname
Juste des rues et des places des yeux qui tissent une trame
Sur le doré d'un dos nu en vacances à Paname
Échanger des mots chantés dans un sabir innocent
Oublier d'être méfiant ou bien timide oublier
Tous les conflits politiques au nom de nos territoires
Dans le sillon d'une idylle qui naît sur un trottoir
Et puis le soleil couchant assis au bord de la Seine
Scintillant comme le sang qui bout déjà dans nos veines
Et cette épaule qui touche un point final qu'on redoute
Quelle suite a un baiser à Paris au mois d'août
Editons Thoobett
Paroles : Kent
Musique : Kent / Jacques Bastello
Un mot qui appelle une larme sans trop savoir pourquoi
Un rire qui tremble sous le charme l'émotion de guingois
Ainsi va l'amour, tout le long de nos coeurs
Ainsi va l'amour, tout le long de nos leurres
Ainsi va l'amour
Ainsi va l'amour
Des mots qui tombent à genoux sans trop savoir comment
Un souffle court au creux d'un cou, l'émotion sous le vent
Ainsi va l'amour, tout le long de nos sens
Ainsi va l'amour, tout le long de nos chances
Ainsi va l'amour
Ainsi va l'amour
Tes yeux qui disent assez, encore, au sommet de l'envie
Un cri que mon désir implore en cherchant l'infini
Ainsi va l'amour, tout le long de nos corps
Ainsi va l'amour, tout le long de nos nuits
Ainsi va l'amour, tout le long de nos sorts
Ainsi va l'amour, tout le long de nos vies
Ainsi va l'amour
Ainsi va l'amour
Ainsi va l'amour
Editions Thoobett
Paroles : Kent
Musique : Kent/Jacques Bastello
Y'a des jours à rouler par terre
Un tapis une bouteille un verre
De la musique sentimentale
Y'a des jours feignants à rien faire
Mais on est fait de telle manière
Qu'une voix nous dit que c'est mal
Pourtant
Le bonheur est souvent banal
Le bonheur est souvent banal
Le bonheur est souvent banal
Le bonheur est banal
Y'a des jours à rester couché
Avec la femme d'à côté
Sans vouloir la guerre conjugale
Juste aller au bout d'une envie
Un petit tour et c'est fini
Mais une voix nous dit que c'est mal
Pourtant
Le bonheur est souvent banal
Le bonheur est souvent banal
Le bonheur est souvent banal
Le bonheur est banal
Ho ho
Un peu de bien ne fait pas de mal
Ho ho
Bienheureux c'est bien normal
Tous les jours il faut faire carrière
Tous les jours faire des affaires
Pour avoir un beau piédestal
On désire souvent le contraire
Un petit jardin sait nous plaire
Mais une voix nous dit que c'est mal
Pourtant
Le bonheur est souvent banal
Le bonheur est souvent banal
Le bonheur est souvent banal
Le bonheur est souvent banal
Le bonheur est souvent banal
Le bonheur est souvent banal
Le bonheur est banal
Thoobett
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
60 millions de Poulidor
La passion le coeur en or
Mais ils roulent derrière
Souvent derrière
60 millions de Poulidor
On les aime on les adore
Même s'ils roulent derrière
Souvent derrière
Un pays entier sort dehors
Qui se reconnaît dans leur sort
Tendresse et tendresse réconfort
Du baume au coeur pour
60 millions de Poulidor
Partisans du bel effort
Des champions pas des matamors
Mais ils roulent derrière
Souvent derrière
Toujours partants donnent le meilleur
Toujours contents toujours d'accord
Même s'ils roulent derrière
Souvent derrière
La vie est sévère pour les moins forts
Mais elle les console franco de port
En montrant les lanternes rouges
Qui rament à mort
Accaparées par leur dérailleur
En montrant aussi dans sa
Tour d'ivoire
Le désespoir d'Anquetil
Si seul tandis que rigolent
60 millions de Poulidor
Editons Thoobett
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Jacques Bastello
Quand tu m'auras vu dans l' journal
Fier d'être riche et immoral
Au bras d'un' princesse commerciale
Dis-moi, est-ce que tu m'aimeras ?
Quand j'aurai dit à la radio
"Je suis le meilleur, le plus beau
Ma poésie est en promo"
Dis-moi, est-ce que tu m'aimeras ?
Quand j'aurai fait à la télé
N'importe quoi à part chanter
Par crainte de me fair' zapper
Dis-moi, est-ce que tu m'aimeras ?
Quand j' n'aurai plus de corde sensible
Plus d'idéaux inrockuptibles
Quand j'aurai pété mes fusibles
Dis-moi, est-ce que tu m'aimeras ?
Dis-moi, dis-moi
Dis-moi, est-ce que tu m'aimeras?
Dis-moi, dis-moi
Dis-moi, est-ce que tu m'aimeras ?
Quand les poules auront tout's leurs dents
Quand je t'aim'rai pour ton argent
Quand je cach'rai mes cinquante ans
Dis-moi, est-ce que tu m'aimeras ?
Quand j'aurai gâché tout's les femmes
Que j' serai pédé à fendre l'âme
Quand mes nuits seront en réclame
Dis-moi, est-ce que tu m'aimeras ?
Quand mon nom sera un slogan
Quand je serai un monument
Bardé de sponsors insolents
Dis-moi, est-ce que tu m'aimeras ?
Quand plus jamais je n'aurai peur
Du ridicule et du confort
Quand je reform'rai Starshooter
Dis-moi, est-ce que tu m'aimeras?
Refrain
Editons Thoobett
Paroles : Kent Cokenstock
Musique : Kent Cokenstock/Arnaud Methivier
Je regarde le ciel
Je me fais des frayeurs
J'y vois la grande lueur
Incandescent bordel
Qui me priverait d'elle
Mon unique essentielle
Ordinaire et super
Qui m'immole et me perd
Dans ses courbes planétaires
Dans les bris de vaisselle
Les décombres universels
Où est-elle
Évacuer ailleurs
J'y pense tout bas
Dans ma cage d'ascenseur
En regardant là-haut
Les maisons de …
Où se terre la nouba
Je poursuis mon idée
Les deux pieds au plancher
Je divague et dérive
Je me suis pas à pas
Le regard en ogive
Par peur des coups bas
Je dépasse le futur
Que je vois en peinture
Incandescent bordel
Qui descendrait du ciel
Comme une pluie d'hirondelles
Où est-elle
Un jour va-t-elle ou l'autre pas
Remonter mes niveaux
Revenir en ébats
Des maisons de ...
Où se terre la nouba
Je suis en quarantaine
Et me compte à rebours
Toutes les fins de semaine
Je rajoute un détour
Au fond de moi je fouille
Quel est le code d'accès
De sa prison dorée
Peut-être dans le vide-poches
De ma nouvelle citrouille
Que j'ai garé devant
Les maisons de ...
Où se terre la nouba
Editons Thoobett