Journal berlinois

Vendredi 29 mai 2009

 

Rencontre avec des élèves de Potsdam dans un lycée ancien au cœur du Quartier Hollandais. Toutes les maisons alentour et le lycée aussi semblent tout droit venir d'Amsterdam.

J'ai affaire à une classe très vive et sympathique et la rencontre, pourtant longue, passe vite. Des élèves ont apporté des gâteaux et des boissons afin que l'on ne s'interrompt pas pour déjeuner. Nous discutons beaucoup, notamment sur le thème d'être soi-même. Quand l'est-on vraiment ? Une des lycéennes, Magdeleine, – Maria et Katarina, les professeurs, m'expliqueront plus tard qu'elle est habituellement très introvertie – prend la parole un long moment pour exprimer fébrilement son point de vue dans un français chaotique. Il est évident que le sujet la touche au premier degré.
Nous élaborons un plan de travail semblable à celui proposé à Sophie-Scholl pour l'atelier d'écriture. Puis je chante quelques chansons en guise de conclusion.
Je rentre pour répondre aux mails en souffrance ; plus de soixante-dix aujourd'hui. C'est à devenir fou. Je passe plus de temps à faire mon courrier qu'à écrire.

 

 

Je pars sur Gärtnerstrasse voir Barbara Carlotti et ses copains jouer au Artliners, un bar avec une petite scène au fond. La clientèle n'est pas franchement là pour découvrir des artistes français. Armelle du groupe Holden – ici elle s‘appelle Super Bravo - assure seule la première partie avec sa guitare acoustique dans un brouhaha permanent. Une dénommée Bina, la foldingue de service, punk rockeuse tatouée sur le retour, qui carbure à la vodka et aux amphétamines, nous prend la tête toute la soirée en commentant haut et fort la musique qui se joue. Elle est apparemment l'égérie ? la mascotte ? le cacatoès ? du lieu. Les habitués la couvent, difficile de la bâillonner et de l'attacher dans les toilettes.
Muzik und Cognac joue une pop douce et sucrée qui fait un peu tâche avec le bar et les piliers qui s'y tiennent. Mais bon, disons que tout cela est fort pittoresque.
À la fin du concert, on se retrouve dans un resto italien non loin de là qui sert d'immenses pizzas plutôt bonnes et du mauvais vin qui a plus avoir avec du vinaigre balsamique qu'avec le nom Chianti inscrit sur l'étiquette.

 

 

Un dernier tour dans un club à proximité, le Lidl Bar (parce que situé en face du supermarché), squatt dans un hangar où l'on accède par un trou dans un mur. Un groupe à deux chanteurs joue une musique indéfinissable et inintéressante, idéale pour donner envie de rentrer se coucher tout de suite.