Journal berlinois
Lundi 22 juin 2009
Le temps est vraiment très étrange. On passe du bleu aoûtien au gris novembre, du plein soleil à la pluie glaciale, du calme provençal à la tempête en haute mer. Des vents traversent la ville de long en large et changent le scénario météorologique au gré de leur fantaisie. Si l'on est à vélo, il faut savoir humer le ciel, tel un Indien, pour passer entre les gouttes et se réjouir d'aller dans la direction des déplacements d'air.
Le temps s'est calmé lorsque j'enfourche ma bicyclette pour me rendre sur Gleisenaustrasse, au Junction Bar, pour le concert de Fat City Rollers. C'est un trio de funk-rap. Le batteur, Leonardo, est l'ami de Marc que nous avons retrouvé hier à Prenzlauer Berg. Il partage aussi le studio d'enregistrement de Marc. Un batteur, un clavier-guitariste, un bassiste chanteur. Ils n'ont pas inventé le funk, mais ils assurent très bien et le public venu nombreux en a pour son argent et son tampon. À l'entrée des clubs, on vous tamponne la main afin que vous puissiez aller et venir sans souci. L'emmerdant, c'est que l'encre utilisée est limite indélébile et ne part qu'au papier de verre.
Après le concert, un DJ envoie une musique absolument banale pour danser. Une femme de bonne carrure s'empare de la mini-piste de danse et entame une gestuelle martiale tout en changeant constamment ses affaires de place et en arrangeant, dérangeant ses cheveux à la vitesse d'un joueur de bonneteau. Elle ne doit pas boire que du café.
Je crève en rentrant. Pas moi, le vélo.