Journal berlinois

Samedi 6 juin 2009

 

Le temps n'est vraiment pas terrible, mais je ne me résous pas à rester enfermé. C'est samedi, jour du shopping, en route pour les magasins. Je pars en vélo à l'autre bout de Kreuzberg en longeant d'abord le Landwehrkanal pour rejoindre la Grimmstrasse et me rendre sur Bergmannstrasse. Premier arrêt sur Marheineke Platz dans un petit marché aux puces vraiment pas terrible. Je cherche quoi, d'abord ? Je n'en sais même rien. C'est juste histoire d'être dans le mouvement. Deuxième arrêt chez Colours, une immense friperie en fond de cour, au 1er étage d'un immeuble sur Bergmannstrasse. La musique d'ambiance est plutôt bonne. C'est immense et l'on achète ses vêtements au kilo. Énormément de tout, mais peu de choix. C'est étrange de voir que les friperies proposent toutes les mêmes vêtements fatigués au goût du moment. Parfois j'imagine qu'il y a quelque part dans le monde de monstrueux hangars où des Libanais, des Pakistanais ou des Juifs séfarades entassent toutes les nippes invendues du monde entier, années après années, les classent par genre et les ressortent au gré des tendances. Ce n'est pas beau, mais ce n'est pas cher. Je fais encore quelques boutiques du même style sur le Mehringdamm puis retourne dans Zossenerstrasse où je jette une oreille chez les disquaires. J'aime beaucoup l'électro minimal berlinois, j'aime l'entendre dans ce contexte, de là à acheter des Cds… Ici, dans cet environnement, avec ces gars et ces filles aux allures si particulières, c'est comme si cette musique faisait partie du mélange gazeux de l'air que l'on respire. Mais sorti de ce contexte, je n'entendrais plus que des phénomènes acoustiques émis par des machines sonores.

 

 

Changement de lieu, je remonte Lindenstrasse jusqu'à Mitte faire un tour dans Hackescher Markt, labyrinthe de cours successives grouillantes de touristes, mais pleines de charme. Mais je préfère aller juste à côté sur Rosenthalerstrasse, au numéro 39. Il y a là la petite sœur alternative des grandes et belles cours précédentes. Au fond d'une allée sombre et surtaguée se trouve le Central Kino, le club Eschschloraque, bar tranquille le jour, et un immeuble glauque qui abrite, au premier étage, un des plus chouettes magasins de BD et d'électro underground. Au second se trouve Stokx, l'atelier-boutique depuis plus de vingt ans de Melinda Stokes, une styliste qui propose quelques modèles de vêtements tout à fait personnels sans être extravagants.

 

 

Pause à l'Ambulanz Café pour le relevé de mails quotidiens avant de revenir à mon Kreuzberg sous la pluie, non sans me perdre une fois de plus dans la traversée d'Alexander Platz.