Journal berlinois
Samedi 23 mai 2009
... Je repasse à l'appart' avant d'aller Strasse des 17. Juni, dans le prolongement d'Unter den Linden. Aujourd'hui a lieu la commémoration des 60 ans de la Constitution Allemande. J'ai promis à Katrin Schielke de la rejoindre au stand de la Fondation Genshagen.
Je n'avais pas imaginé l'ampleur des festivités. Toute l'avenue est interdite à la circulation. J'arrive par le mauvais côté, derrière les deux grandes scènes qui barrent l'avenue et sur l'une desquelles se produit actuellement un orchestre symphonique rediffusé sur écran et sono géants. Je m'enfonce dans une foule compacte, mon vélo à la main. J'avance centimètre par centimètre et me retrouve enfin du bon côté de la manifestation, mais encore très loin du stand où je dois me rendre. Les badauds traînent le pas dans cette portion de boulevard transformée en fête foraine sans manèges, où les étals culturels le disputent aux vendeurs de bière et de saucisses. Des kilomètres de saucisses. Si tous les Allemands ici présents se donnaient la main, on ferait le tour de Berlin en saucisses. Je retrouve enfin Katrin et ses collègues. Devant leur stand est exposée une carte fantaisiste de l'Europe en relief et sans légende. Elle a été conçue en jetant dessus au hasard les villes et les emplacements géographiques. Ainsi Berlin est capitale de l'Islande et le Vésuve se trouve au sud de l'Espagne. Évidemment tout le monde s'arrête devant et les commentaires vont bon train. C'est le but recherché. Un Monsieur Loyal, tout de beige vêtu, est là pour en prendre note. Il s'agit d'Alain Jadot, un Français venu faire son service militaire à Berlin en 1968 et qui n'en est plus reparti. Je reste un bon moment au stand, jusqu'à la nuit tombée, à la quasi-fermeture, à l'heure où le vendeur de saucisses d'à côté les brade à un euro avant de fermer boutique. À ce prix-là, c'est irrésistible, je m'en offre une bien grillée, craquante et fondante à la fois, avant d'enfourcher ma bicyclette pour rentrer sur Kreuzberg.