Au fil du temps
La Grande Effusion
Octidi 28 Ventôse CCXXVI
(dimanche 18 mars 2018)
J'ai toujours aimé les disques live, les miens et ceux des autres. J'aime l'instant qu'ils font partager. Même si certains albums en public sont des montages de plusieurs concerts, ils restituent un moment vécu. Les albums en public, même très élaborés, révèlent toujours une part intime et brute de l'artiste. Que ce soit dans la douceur ou dans l'exubérance. Parfois à son insu. Un artiste en studio nous dépeint ses aspirations ; sur scène, il s'expose physiquement.
La grande effusion est mon 9e live en comptant celui de Starshooter, Enfin Seuls ! avec Enzo Enzo et les quatre bootlegs officiels de l'Intime Collection. C'est un « one shot » enregistré au Café de la Danse, le 7 novembre 2017. Il y a des invités : Alex Beaupain, Pierre Guénard (Radio Elvis), Katel, David Sztanke et Alice Animal qui assurait ma 1ère partie. C'était une manière de marquer le coup pour mes 40 ans de carrière. Le répertoire mélange nouveaux et anciens titres, des connus, des moins connus. « Betsy Party », « Tous les mômes », en version quasi-originale, côtoient « Un cœur en automne », « Ici et maintenant », « Tiny Tinto » ressurgi du passé pour l'occasion et « Scary monsters » de David Bowie qu'il me démangeait de jouer depuis longtemps.
J'aurais aimé un double ou triple album avec beaucoup d'autres titres pour le plaisir de les revisiter avec le groupe qui m'accompagne. Peut-être la tournée va-t-elle se prolonger ? Auquel cas pourquoi pas imaginer une suite ? L'avenir en décidera.
Je n'ai gardé aucun aparté entre les titres, le minutage d'un CD est trop limité pour cela. Mais aussi parce qu'on se lasse très vite de ce genre d'intervention à moins qu'elles soient conçues comme des sketches, et encore !
D'un point de vue artistique, il est toujours intéressant d'adapter les arrangements de studio à la scène. C'est un challenge excitant. Y rester fidèle ou s'en défaire ? Parfois, malgré toutes les tentatives, c'est l'échec. C'est pourquoi telle ou telle chanson sera abandonnée.
Le répertoire s'aménage ainsi au final.
Au départ la liste est longue. J'énumère les titres qui reflètent au mieux l'état d'esprit dans lequel je suis. Tout se construit autour de la direction musicale désirée. Je tiens peu compte des « tubes », les fameux incontournables qui finissent souvent par devenir des boulets. Le devoir ne doit pas remplacer l'envie. C'est une affaire d'honnêteté vis à vis de soi-même et du public.
Et puis il faut laisser la part belle aux nouveautés, aller de l'avant. Rien n'est plus excitant que de faire découvrir des nouveautés.
En concert seul le plaisir fait loi. S'il est sur scène, toute la salle en profitera. Capter le plaisir, c'est cela, la grande effusion.